Histoire de l’art : Où est la mort ?

Memento Mori et vanité, la mort est un des thèmes de prédilection de l’histoire de l’art. Tantôt utilisée pour célébrer des vies antérieures ou l’existence d’un paradis, tantôt montrée sous un jour plus sombre, rappelant l’inévitable fin, les guerres sanglantes ou des deuils à faire.

La mort est crue, comme les membres démantelés peint par Théodore Géricault, tous collectés auprès d’hôpitaux et de prisons, et laissés à la décomposition. La mort revêt les traits d’un rêve horrifique dans “The Nightmare” de Henry Fuseli, où un incube vient se déposer de tout son poids sur le ventre d’une femme endormie. La mort incarne un élément à la fois effrayant et fascinant, prenant dans “La Grande Vague” de Hokusai, toute sa portée symbolique.

La mort, finalement, est éminemment personnelle. Elle est les autoportraits douloureux et sanguinolents de Frida Kahlo, l’accumulation des pois colorés de Yayoi Kusama ou la récurrence de l’araignée dans les sculptures et les peintures Niki de St Phalle.

La mort est partout, tout le temps, et à l’image du dernier tableau peint par Vincent Van Gogh, “Champ de blé aux corbeaux”, est à la fois réjouissante et glaçante.

Frida Kahlo, “Henry Ford Hospital”, 1932, Musée Dolores Olmedo
Henry Fuseli, “Le Cauchemar”, 1781, Institut des Arts de Détroit
Théodore Géricault, “Pièces anatomiques”, 1819, Musée des Beaux-Arts de Rouen
Hokusai, “La Grande Vague”, 1830, Musée national de Tokyo
Niki de Saint-Phalle, “Le Thé chez Angelina”,1971, Museumsquartier
Vincent Van Gogh, “Champ de blé au corbeaux”, 1890, Musée Van Gogh Amsterdam
Yayoi Kusama, “Mirror Room “Pumpkin”, 1993