Loki, le volcan spatial prêt à entrer en éruption

Les lunes de Jupiter sont faites de roches, de couches d’eau et de glace, mais pas Io. La quatrième lune du système solaire est en fait un gigantesque monde volcanique. Ses montagnes escarpées sur plusieurs kilomètres de haut et ses dépressions irrégulières forment les caldeiras volcaniques.

Sur cette surface en feu, ce sont plus de 400 volcans actifs qui sont recensés. Parmi eux, Loki Patera est le plus actif et le plus visible. Il s’étend sur un lac de lave de 202 km de diamètre, directement relié à un réservoir de magma situé en profondeur.

Sur sa planète aux teintes orangées et bleutées, Loki Patera est cette immense tache, entourée de noir. Même à des millions de kilomètres le séparant de la Terre, impossible de le rater. Dans un communiqué publié en septembre 2019 sur Europlanet Society, la spécialiste des planètes Julie Rathbun explique que : « Loki est le volcan le plus grand et le plus puissant sur Io, il est si brillant dans l’infrarouge que nous pouvons le détecter à l’aide de télescopes sur la Terre. »

Visible à plus de 628,3 millions de km, ce volcan a été depuis une vingtaine d’années le sujet de nombreuses études qui ont permis d’esquisser des périodicités dans ses pics d’activités. Tous les 500 jours, Loki Patera est censé entrer en éruption. Son dernier coup de colère ? Mai 2018. Alors que Julie Rathbun a prédit qu’il referait signe durant le mois de septembre 2019, il n’en est toujours rien.

Mais n’oublions pas une chose. Le volcan, nommé après le Dieu nordique de la discorde, Loki, est tout aussi imprévisible que lui…

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© NASA / JPL / University of Arizona

Vue globale de la lune Io, prise lors de la mission Galileo initiée par la NASA le 19 septembre 1997. Les teintes blanches et grises correspondent aux dépôts de givre de dioxyde de soufre. Les zones rouges et les taches noires représentent une activité volcanique récente, notable grâce aux températures élevées et aux changements de surface de Io.

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© NASA / JPL / USGS

Cette image, capturée par la sonde “Voyager 1”, en 1996, montre un nuage de cendres se levant de Loki Patera, le plus grand volcan de la lune Jupiter Io.

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© NASA / JPL

Sur la lune Io, la sonde spatiale Galileo capture une éruption volcanique en provenance de Loki. L’image recolorisée met en lumière des zones blanches et orangées, celles de la lave chaude qui s’étend sur Loki. La fine courbe, d’un orange vif, représente une coulée de lave rafraîchissante de plus de 60 km de long.  Les deux petits points brillants sont, quant à deux, des roches en fusion.

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© NASA / JPL / University of Arizona

La mission Galileo, portée par la NASA, a aussi révélé en 1997 un autre volcan actif, Pillan. Près de l’équateur d’Io, Pillan est capturé lors d’une éruption.

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© NASA / JPL / University of Arizona

Grâce à la sonde spatiale Galileo, lancée par la NASA, Io, le corps le plus volcanique du système solaire est ici représenté avec la résolution la plus élevée. Les plus petits éléments ne font pas moins de 2,5 km.